Qui cherche ne trouve pas, mais qui ne cherche pas est trouvé.
Franz Kafka
J’ai eu une enfance bercé de créativité. Mon père, écrivain, ains que son père, sculpteur, ont été un soutien pour ma vie artistique.
Il y a depuis la petite enfance jusqu’à la tombe, au fond du cœur de tout être humain, quelque chose qui, malgré toute l’expérience des crimes commis, soufferts et observés, s’attend invinciblement à ce qu’on lui fasse du bien et non du mal. C’est cela avant toute qui est sacré en tout être humain.
Simone Weil (1909-1943)
BOB MORSE est un artiste Américain installé en France où il continue ses expériences créatives dans de nombreuses formes différentes. Il a beaucoup voyagé, souvent à vélo et toujours avec un carnet de croquis. Le dessin est au cœur de son travail, mais ces dessins souvent se transforme en sculptures. Un dessin d’une mouche minuscule qui traverse le page de son carnet pourrait devenir plus tard 3 metres de long, grimpant sur le côté d’un immeuble.
Comme avec ses dessins, ses sculptures ne sont pas limités par une ou deux médiums. Elles contiennent toutes les possibilités de la pensée trois dimensionnelle, inspiré par une curiosité passionnée et la liberté d’un enfant.
Son travail est basé sur ce qu’il voit autour de lui dans sa vie quotidienne, mais il a récemment ajouté un côté plus socio-politique de son travail à travers le collage, en utilisant des images que la société fournit afin de changer leur contexte et créer des relations improbables. Parfois, il permettra d’élargir ses propres collages et ensuite les coller sur les côtés des bâtiments, couche après couche. Ces couches sont ensuite usés par les éléments pour créer une nouvelle œuvre fondée en grande partie sur le hasard.
Bob Morse travaille également avec les jeunes. Il cultive un partage d’energie reciproque qui donne souvent des résultats surprenants. Il était le professeur d’arts visuels à l’École Internationale Américaine de Luxembourg, a voyagé en Afrique pour travailler avec les jeunes et travaille occasionnellement dans les écoles près de chez lui.
Bob Morse joue également plusieurs instruments de musique et il travaille avec d’autres musiciens pour explorer le monde d’improvisation.De vieux Blues rural au free jazz le plus expérimental, sa musique est alimentée par la même curiosité et diversité que son travail visuel.
Depuis la création d’une mouche en acier de 3 metres pour l’entrée du Museum d’Histoire Naturelle de Paris, son travail a pris un aspect plus public. Il crée maintenant des installations sur mesure dans les rues de villages médiévaux français.
Dé « chais » né
Il y a des ambiances qui ne trompent pas. Quand on pénètre dans l’ancienne cave de Davejean, qui fut rachetée part l’artiste américain Bob Morse (en médaillon ci-contre) on débarque dans la « Twilight Zone » en Hautes-Corbières, déjà fertile en histoires surnaturelles. Un air de trompette bouchée, ricoche dans l’enceinte de cette cave, et c’est Miles Davis qui nous fait du gringue. Cet Américain originaire de l’Iowa, la cinquantaine, et l’expérience d’une vie d’artiste, aux idéaux trempés de Beat Generation, de musique et d’arts sous toutes ces formes. Sa base, solide,
c’est le dessin. Tous les bons sont de fins dessinateurs. La musique
aussi, trompettiste, guitariste, harmoniciste et chanteur. Plusieurs groupes
à son actif, juste pour le pied, du free-jazz barré, du deep blues du Mississippi de l’électro. Comme ses oeuvres qu’il expose dans cet ancien temple du raisin fermenté, Bob, transforme le bois, le métal, le fer, le bronze et la cave devient théâtre sublime. Autour des foudres en béton armé, qu’il a percé au marteaupiqueur, pour créer des entrées arrondies et des alcôves, abritant ses figures monumentales sculptées dans des bois nobles. Elles mêmes, en lévitation et éclairées par un trou de lumière, du haut de cuve, forment un projecteur des cieux. L’enceinte qui entoure les chais, comme un vaisseau de tempête (photo ci-contre), est surmontée par un balcon, qu’il a découpé dans des plaques de fer, dentelles de lames de rasoir, qui donnent à l’ensemble, un air de théâtre baroque, avec en contrebas, une scène qui n’attend plus que les intrépides. Installé depuis plus de quatre ans, dans cet endroit qu’il a racheté à la mairie, ce solitaire amoureux des grands peintres classiques, pluridisciplinaire, ancien vadrouilleur, a fait de cette cave, son oeuvre d’art principale. Il l’a remodelé, à son image, jouant sur les ombres et la lumière diffuse, chapelle de tous ses excès. L’énorme sculpture en métal, de sa mouche (photo), a trôné, pendant un an, au Muséum d’Histoire naturelle de Paris, elle est de retour à Davejean, grâce à son créateur, Bob Morse, Américain. Et Trump parle encore d’ériger des murs.
Thierry Grillet
bobmorse-artist.com
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boyer
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